Situation géographique

Pays: Suisse
Canton: Vaud
Région/appellation: Chablais
Village: Bex, Châtel sur Bex
Zone: Colline de Chiètres
Domaine: Terre de Vie

Culture
Après plusieurs années de production intégrée et des essais en bio organique (bourgeon) on pratique la culture bio-dynamique depuis 2002 avec la profonde conviction que c’est ce qu’il y a de mieux pour rendre à nos enfants la terre qu’ils nous ont prêtée.

Encépagement
BEX : ; Pinot Noir 60 %; Pinot Blanc 40 %

Age moyen du vignoble
40 ans. Nous n’avons que des vieilles vignes.

Système de culture
Principalement en guyot large, 180 cm, la hauteur des grappes est de 50 cm au-dessus du sol. Nos vieilles vignes sont en guyot, 120 cm, la hauteur des grappes est à 30 cm au-dessus de la terre.

Densité de plantation
5000 à 7500 pieds par hectare.

Rendement
En harmonie avec la biodiversité, la vigne a une vigueur équilibrée, ce qui donne des raisins de grande qualité gustative (comparable à la différence entre fraise et fraise des bois). La production s’épanouit entre 25 hectolitres/hectare ou 250 à 300 gr par m2.

Exposition
Plein sud, soumis à un régime de Foehn (vent chaud et sec).

Microclimat
Au centre d’un cirque de montagnes qui accumule et réverbère la chaleur (région de châtaigniers) rendez-vous de planeurs, parapentes, etc.

Altitude
440 à 550 m.

Vendanges
Exclusivement manuelles.

Main d’oeuvre
Équipe de professionnels et passionnés, très souvent complétée par des stagiaires.

A la vigne

Choix des plants
Les plants de vigne sont actuellement issus d’une pépinière conventionnelle qui pratique la sélection massale. Nous envisageons de faire effectuer un marquage sur nos propres ceps pour multiplier des plants bios.

Travail du sol
Enherbement permanent, travail du sol superficiel 5 à 7 cm maximum. Flore naturelle du site.

Fertilisation
Le fumier est composté en mélange avec les sarments broyé, pendant 2 ans, en andains bas non retournés. Les sarments permettent l’aération du tas. Le compost est dynamisé au démarrage pour éviter une élévation de chaleur trop importante. Le compost est apporté au besoin à raison de 3 à 5 tonnes par ha.

Culture biodynamique
C’est à dire, grâce à l’observation accrue de la vigne, cela permet de diminuer considérablement l’apport des doses des traitements phytosanitaires naturelles avec complément des tisanes, voir de petit lait, car il faut préserver les prédateurs.
L’installation d’un système d’irrigation de secours au goutte-à-goutte permet de répandre des préparations biodynamiques ou des extraits de plantes par fractionnement, ceci de manière très précise et parcimonieuse.

Qualité du raisin
Malgré un droit de produire plus d’un kg par m2 nous préférons obtenir une rendement inférieur, de l’ordre de 250 à 500 gr selon les cépages, ce qui améliore la qualité de la récolte.
Maîtrise de la production dès le printemps. Estimation de rendement et décharge des ceps pour obtenir une vendange de première qualité.
Sélection négative à la véraison des grappes: on distingue des autres les grappes qui ont fleuri plus tardivement; elles sont moins mûres, alors on les élimine.

Vignoble de Bex

Le pain et le vin

 

Deux symboles que nos ancêtres ont su garder et perpétuer grâce à leur tradition. Le blé et la vigne; le pain et le vin… et plus tard Dame nature, y a même ajouté, pour les gens du Chablais vaudois, un 3ème symbole, celui du sel que nous fournissent les mines de Bex.
Ce sont surtout les Moines du Moyen Age qui ont compris tout l’intérêt que pouvaient représenter les vignobles. Nous leur devons le défrichement des meilleures terres, celles qui produisent des grands vins. La Royale Abbaye de St-Maurice a su garder, au travers de l’histoire, son domaine sur la colline la plus méridionale de l’ensemble du vignoble vaudois. Après avoir franchi le petit col de la Pâtissière pour descendre sur Bex, nous avons une vue sur les terrasses de la colline du Montet. En continuant à l’est du Montet, nous arrivons au Chêne, vignoble aux pentes escarpées autour d’un village bien de chez nous. Nous avons ainsi parcouru les trois vignobles de Bex qui dominent la plaine et regardent au loin le Léman, sans envie, car ils savent accueillir, au bon moment, le Foehn méridional qui vaut bien le miroir du lac. La nature graveleuse du terrain permet de commercer assez tardivement les vendanges. Autre originalité, la présence de gypse et de terres peu alcalines. La présence du châtaignier d    ans la région confirme cette absence de calcaire dans le sol. Enfin la diversité des caractères des vins du Chablais provient de la présence en quantité variable des minéraux.

Pour tous les palais
Les vins du Chablais, qui représentent 15 % de la surface viticole du Canton de Vaud, sont réputés pour plaire à tous les palais, qu’ils soient alémaniques ou romands. Le vignoble de Bex représente à son tour 15 % de la surface du Chablais, soit env. 90 hectares qui se partagent de manière assez particulière.
Il faut savoir que l’appellation Bex est composée de 60 % de rouges et 40 % de blancs.
Sur la colline de Chiètres on trouve même 80 % de rouges, Gamay, Pinot Noir et Syrah et à peine 20 % de blancs, Chasselas, Pinot Blanc, Chardonnay et Pinot Gris.
Les vins évoqués ci-dessus, tous de l’appellation Bex, sont très typés de leur terroir où la note florale est subtile. Ce sont des vins bien épaulés qui présentent une douce amertume finale caractéristique.

Le Chablais

Découvrir les vignobles du Chablais, c’est surprendre, au flanc de la montagne, des ceps accrochés à la pente et dominés par des masses rocheuses ou forestières qui les séparent de la zone alpine.
Le Chablais vaudois aligne en effet ses 600 hectares de vignobles réputés, adossés à la montagne, bien distincts les uns des autres, sur la rive droite du Rhône.
Leur exploitation appelle beaucoup d’ensoleillement, déjouant l’effet d’ombrage des crêtes montagneuses, cela du matin au soir. BEX et ses collines étagées, où l’on trouve le chêne et le châtaignier. Ollon enfouie dans un repli de la montagne, tout en terrasses, avec son prolongement morainique d’Antagnes. Aigle, somptueux vignoble à la fois affleurant et bourgeoisement étalé, quand il lèche la plaine ensoleillée à sol d’alluvion. Yvorne, face au sud-ouest, long ruban de ceps bordant la montagne boisée et glissant au bas des dernières pentes devenues douces, jouxte la plaine. Le foehn, chaud et sec, qui y souffle, notamment en automne, parfait les conditions de maturation du raisin. Villeneuve enfin, dont le pourtour des vignes, enserrées entre la roche et l’eau, obéit aux lois de la nature, contrainte plus forte que celles imposées par l’homme.
L’histoire géologique de la région raconte des catastrophes mémorables : en 563 après JC, un gigantesque éboulement, dû à un séisme, anéantissait la basse vallée du Rhône, du Bouveret à la Porte-du-Scex près de Saint-Maurice. Mille ans plus tard, en 1584, c’était un pan de montagne détaché des Tours d’Aï qui s’effondrait, détruisant la plus grande partie du Village d’Yvorne recouvert par l’énorme éboulis.
C’est à ce sous-sol bouleversé et très jeune géologiquement parlant que les vins d’Yvorne doivent leur caractère exceptionnel. Ainsi, les aires viticoles du Chablais se trouvent proches d’un soubassement rocheux, à forte prédominance calcaire et mameuse, à l’exception des vignes d’Ollon et de Bex qui croissent sur le gypse.
Les éboulis et les cônes de déjection à alluvions plus au moins fines, dus à des rivières importantes comme l’Avançon de Bex, la Grande-Eau d’Aigle, ou encore l’Eau-Froide de Villeneuve, ont constitué des terroirs à fort squelette caillouteux et graveleux, voire sablonneux, dotant le sol viticole d’une excellente perméabilité.
La diversité des caractères organoleptiques des vins du Chablais provient de la présence, en quantités variables de minéraux. A Villeneuve, on cite la magnésie, à Yvorne le calcaire et la marne; A Aigle, où la part des alluvions est considérable, c’est le calcaire et la magnésie qui prédomine. L’originalité d’Ollon et de Bex est due à la présence de gypse et de terres moins alcalines. Le châtaignier, qui croît dans cette région, indique l’absence de calcaire dans le sol.
Enfin, partout l’interpénétration de la roche-mère et de la couche arable, provenant de formations géologiques anciennes ou d’éboulements plus récents, confère le caractère de « pierre-à-fusil » à certains grands crus ou donne, plus simplement, une certaine noblesse et une approche réservée aux vins de ce terroirs.
Si la nature a largement contribué à la géométrie de cette région viticole, il convient d’impliquer également la démarche de l’homme. L’histoire du Chablais, vieux pays de vigne, dont la culture remonte certainement à l’époque des Romains, est liée à l’usage des grandes voies de passage du sud au nord, franchissant les Alpes par les cols connus dès la haute Antiquité, comme le Grand-Saint-Bernard ou le Mont-Cenis.
Beaucoup de familles patriciennes vécurent au Chablais, sous le régime bernois. Toutes possédaient, au nombre de leurs biens, des vignobles dont plusieurs sont restés entre les mains de leurs descendants.
La civilisation de la vigne revêt un caractère d’immortalité au travers des générations de vignerons de ces terres vénérées. La qualité exceptionnelle des crus produits doit beaucoup à cette pérennité de la culture et des usages. Diurétique et gouleyant à Villeneuve, le Chasselas s’arroge, à Yvorne, une noblesse reconnue, à l’arôme délicat et retenu, précurseur d’une saveur prolongée au palais. A Aigle, il s’embourgeoise un peu, se complaît dans un certain abandon dû à sa richesse, exaltant l’impression du palais. A Ollon, le fameux goût de « pierre-à-fusil » s’impose, le Chasselas devient sec et minéral. A Bex, il s’allège, le Pinot-noir et le Gamay en ajoutent encore à la réputation de ce vignoble qui révèle une aptitude remarquable à la production de vins rouges.
Si, au Chablais, les jeunes vignerons s’intéressent à toute une gamme de cépages blancs et rouges et produisent quelques grands vins issus de cépages de renommée internationale, la vacation du vignoble chablaisien réside avant tout dans l’expression admirable du Chasselas liée à ses types de sols et à son climat.
Depuis deux millénaires, la nature et l’homme ont agi en bonne harmonie, conférant à chacun de ces vins de terroir une identité, une origine spécifique.