Une des parties importantes du projet en matière de réduction de notre bilan carbone, sera le choix de l’isolation des bâtiments à rénover.
La mutualisation des services, des biens et des espaces permettront de réduire nos consommations d’énergie.
Pour chauffer les bâtiments, la proximité des forêts et la place disponible pour stocker du bois nous parait être pour ce lieu un moyen intéressant pour être autonome. Une chaudière à bûche et à copeaux semble la mieux adaptée. Il existe déjà une possibilité de faire une seule centrale pour les 3 bâtiments, les liaisons sont déjà installées.
Nous pensons aussi utiliser l’énergie solaire pour l’eau chaude des 3 bâtiments de manière indépendante avec appoint au chauffage à bois sur chaque boiler.
Mettre des panneaux solaires voltaïques pour approcher l’autonomie énergétique.
Le choix d’une éolienne pourrait être positif, cette opportunité doit être mieux étudiée.
Malgré que nous sommes au sommet de la pyramide de l’eau des Alpes et que nous sommes aussi dans une région qui est l’une des plus ensoleillée de suisse, mais aussi l’une de celle qui reçoit le plus de pluie régulière, car adossée aux montagnes, ici les nuages se déversent.
Nous avons pleinement conscience qu’il faut économiser l’eau.
Nous allons dans la mesure du possible récupérer les eaux de pluie des toits pour divers services.
Nous allons aussi canaliser les eaux de pluie de surface dans une petite mare pour l’utiliser pour l’arrosage.
Il est prévu un emplacement pour y installer une phytoépuration. Avec les bassins et la récupération de l’eau pour l’arrosage.
En amont de ce lieu il y aura des toilettes sèches avec séparation d’urine.
L’utilisation du compost des toilettes sèches ne servira qu’aux haies et fleurs coupées, en effet l’information de R. Steiner à cet effet nous parait pertinente.
Approche permaculturelle dans le projet Terre de Vie
Tout ce que nous allons entreprendre sera pensé selon les 3 éthiques de la permaculture :
- Soin à La Terre « monde minéral, végétal, animal, et les quatre éléments, terre, eau, air lumière, feu, chaleur ».
- Soin à l’humain « à soi-même, aux proches et à l’humanité » dans tous les domaines en privilégiant les besoins primaires, alimentation, logement, repos, reproduction, rythmes expérimentation, sécurité. Et les autres besoins fondamentaux, relationnels, de liberté, de participation, d’identité, de jeu, célébration, puis de sens, d’art, de transmission.
- Produire de l’abondance (temps, produits, argent ou amour) et la partager équitablement.
Ils seront complétés par des principes que j’aime aborder à la manière de Rosemary Morrov, en les classant en trois groupes :
- Les principes comportementaux : ils augmentent notre conscience de l’importance du tout, dans chaque chose de notre existence.
- Les principes de Design : basés sur les principaux enjeux écologiques et de durabilité.
- Les principes stratégiques : s’assurer que les priorités soient respectées, que les ressources soient optimisées.
- Ces principes ne sont pas exhaustifs, ni dogmatiques, ils sont souvent décrits et classés différemment. Utilisez-les comme fil rouge dans les différentes parties de votre vie, de votre projet, design.
Bill Mollison a développé un ensemble de principes qui permettent d’envisager un design (en vert).
David Holmgren a développé en 2002 un ensemble de principes parfois complémentaires (en bleu).
En noir, origine diverses.
Principes comportementaux
- Observer et interagir. En prenant le temps de s’engager avec la nature on peut concevoir des solutions qui correspondent à la situation.
- Travailler avec la nature plutôt que contre elle, arrêter d’être dans le combat, ne pas lutter contre…
- Effet de bordure. Utiliser les bordures et valoriser le marginal – l’interface entre deux choses est l’endroit où les événements les plus intéressants se produisent. Ce sont souvent les éléments qui ont le plus de valeur, et qui sont les plus divers et productifs.
- Le problème est la solution. Utiliser et répondre créativement au changement – on peut avoir un impact positif sur des changements inévitables en observant avec attention et en intervenant au bon moment.
- Ne pas produire de déchets : en trouvant une valeur à chaque ressource disponible et en les utilisant toutes, rien n’est un déchet. Planifier ses écosystèmes en conséquence.
- Obtenir un résultat – s’assurer que l’on reçoit réellement des récompenses utiles pour le travail qui est fait. Valoriser l’humain, ses compétences, son travail, supporter les gens dans leur travail et leur permettre d’apprécier et d’être apprécié dans ce que vous leur faites faire
- Avoir du respect pour toutes les formes de vie.
- Utiliser et valoriser les ressources et les services – faire la meilleure utilisation de l’abondance de la nature pour réduire notre comportement consommateur et notre dépendance vis-à-vis des ressources non renouvelables. Valoriser les circuits courts, préférer les producteurs bio et local.
Principes de Design
Les principes comportementaux.
- Prévoir l’efficacité énergétique. Intercepter et stocker l’énergie – en développant des systèmes qui collectent les ressources quand elles sont abondantes et que nous pouvons utiliser à besoin.
- Emplacement relatif. Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions (feedback). Il faut décourager les activités inappropriées pour s’assurer que le système continue de fonctionner correctement.
- Circulation d’énergie.
- Chaque élément doit avoir plusieurs fonctions.
- Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments.
- Concevoir en passant des motifs généraux (structure), aux détails – en prenant du recul on peut observer les motifs dans la nature et la société, et les reproduire. Ils peuvent alors devenir la colonne vertébrale de nos designs, et les détails mis en place à mesure que nous progressons.
- Utiliser et valoriser la diversité – la diversité réduit la vulnérabilité à une variété de menaces et tourne à son avantage la nature unique de l’environnement dans lequel il réside.
- Faire le plus petit effort pour le plus grand changement.
Principes stratégiques
- Se focaliser sur la durabilité et la résilience à long terme.
- Éviter la compétition et encourager la coopération.
- Faire le design, du global au détail.
- Utiliser des solutions petites et lentes – Les systèmes lents et petits sont plus faciles à maintenir que les gros, en faisant un meilleur usage des ressources locales et en produisant des résultats durables.
- Intégrer plutôt que séparer – en mettant les bons éléments aux bons endroits, des relations se développent entre ces éléments et ils travaillent ensemble pour s’entraider.
Design du projet en développement
(travail de diplôme de permaculture de Pierre-Alain)